Le temps de l’ analyse
Contrairement à ce que nous avons longtemps pensé, le temps et l’indication d’une analyse, avec son cadre classiquement défini, ne sont pas toujours instaurés et instaurables d’emblée. Si la psychanalyse est un cheminement, l’instauration de la situation analytique demande parfois plusieurs mois d’entretiens qui peuvent prendre diverses formes : celle d’une psychothérapie de soutien, d’une série d’entretiens en face à face, avant que l’indication de l’analyse puisse éventuellement être posée.
La visée de la psychanalyse
Elle n’est pas à proprement parler une thérapie dans la mesure où elle est d’abord et avant tout une exploration, mise à jour, conscientisation des contenus et des forces qui gouvernent notre vie, via notre inconscient. Classiquement, ce long processus (plusieurs séances par semaine, pendant plusieurs années) conduit à une révélation, libération, assomption du désir de l’analysant, désir qui le fonde comme sujet. Ce qui constitue en soi et incidemment une thérapie, car l’assomption de son propre désir s’accompagne d’une désaliénation à l’égard du désir de l’autre et de ce qui dans l’histoire familiale (biographique et ancestrale) était à l’origine du « manque à être », autrement dit de la souffrance du sujet.
A qui s’adresse la psychanalyse ?
Dans sa forme classique, la pratique analytique n’est vraiment adaptée qu’à des sujets ayant de bonnes capacités d’expression et de verbalisation (ayant un minimum d’érotisation des processus de pensée), de bonnes capacités introspectives (insight), un « sens » de l’inconscient et des défenses relativement souples. Car il est un fait que l’inconscient se défend parfois très vivement de sa propre mise à jour. Il est important également que la symptomatologie présentée par le sujet, ne soit pas trop invalidante (phobies graves, névroses traumatiques, psychoses, addictions). Auquel cas, nous proposons d’autres stratégies thérapeutiques, en préalable ou en accompagnement d’une analyse.La psychanalyse est un cheminement nécessaire pour toute personne souhaitant devenir thérapeute (psychanalyste ou autre) et à toute personne mûe par le désir de comprendre les tenants et les aboutissants de son existence, les raisons inconscientes de ses choix, de ses erreurs, de ses échecs comme de ses réussites, de ses conflits intérieurs, de ses maladies et de ses souffrances. Malgré tout, le reproche si souvent fait à l’analyse de ne pas guérir nous semble en partie fondé, le cadre analytique pouvant parfois renforcer les défenses intellectuelles du sujet, le coupant de ses émotions (affects) si nécessaires au travail de l’analyse. En outre, l’analyse étant une approche centrée sur le verbe, les rêves, les associations libres, elle ne permet pas toujours de ramener à la surface des matériaux archaïques, profondément enfouis dans des zones de notre vie psychique et corporelle, non accessibles au fonctionnement habituel de la psyché :
• Traumatismes ayant eu lieu pendant une période précoce de l’histoire du sujet (fœtale, périnatale, biographique), à un moment où les capacités psycho-physiologiques du sujet n’étaient pas à même d’y faire face ;
• Traumatismes plus récents, tout aussi agissants et cause de grande souffrance, voire de décompensation psychique ou somatique ;
• Secrets de famille, secrets des origines, événements majeurs survenus dans la vie des parents et ancêtres, transmis à l’inconscient du patient et encryptés dans des espaces psychiques inatteignables.
La violence de leur impact a rendu ces traumatismes impensables (non intégrables), et de ce fait inabordables par le dispositif analytique. Ces matériaux demandent pour être mis à jour (et donc repris et élaborés dans le processus de l’analyse), une autre approche, qui au fil des années nous apparaît extraordinairement complémentaire : le Travail de Respiration Holotropique (T.R.H).