Accompagnement de deuils difficiles
Photographie : Gérald Leroy-Terquem
Raymond Moody, connu pour ses travaux sur les expériences de mort imminente (NDE), a décrit dans son ouvrage « Rencontres » (Robert Laffont, 1994) un dispositif inspiré de l’Antiquité et appelé psychomanteum, permettant à un endeuillé « d’entrer en contact » avec son disparu.
Djohar SI AHMED et Evelyne Sarah MERCIER ont reconduit cette expérience dont les résultats ont été publiés dans l’ouvrage « Expériences Autour d’un Miroir ».
Après la publication de cette étude, Dj. SI AHMED s’est formée auprès de Raymond Moody dans son « Theater of the Mind » en Alabama, et a, par la suite, repris ce protocole en installant un psychomanteum à l’ICLP. Au fil de ces journées d’accompagnement de personnes endeuillées, elle a peu à peu réalisé, qu’au-delà, ou à côté, de la”rencontre” promise par Moody, ce dispositif (entretiens plus psychomanteum), suscitait un important travail intérieur chez le consultant; un remarquable travail de deuil peut ainsi s’accomplir en une journée .
Elle a donc mis au point un dispositif et un protocole originaux : accompagner tout au long d’une journée, de manière intensive, une personne endeuillée en butte à un deuil difficile, voire bloqué, malgré un certain temps écoulé depuis la perte de l’être cher. Il s’agit d’un travail intensif, utilisant à un moment de la journée, le miroir comme support de ce processus.
Comment se déroule cet accompagnement ?
Ce travail autour de la relation endeuillé/disparu, se déroule sur une journée entière et comporte différentes étapes, qui permettent au sujet de déployer toutes les émotions, les souvenirs, les rires et les larmes, les joies, les colères, en lien avec le disparu. A travers une succession d’entretiens qui scandent cette journée, seront mis en lumière les différents aspects de la relation du sujet à la personne disparue et le réseau affectif (amour, haine, culpabilité, joie, peine, etc..) dans lequel cette relation a évolué ou est restée bloquée au fil des ans et a fortiori depuis le décès.
A la différence des propos tenus par l’entourage de l’endeuillé – n’y penses plus, il faut accepter, etc.., cette série d’entretiens permet de déployer, de revivre et de dépasser tous les affects imbriqués et impliqués dans ces “ruminations” autour de la personne disparue.
Seront également abordés les croyances de l’endeuillé sur la mort, l’existence et ou la survie de l’âme, d’une vie après la vie, etc.
Cette journée s’organise autour d’objets concrets destinés à évoquer plus directement sentiments, souvenirs, évènements, personnalité, investissements affectifs reliant la personne faisant l’expérience, au disparu. Ces objets peuvent être des photographies, des effets personnels, particulièrement signifiants et représentatifs de l’être-même du mort.
Le point d’orgue étant l’installation du sujet, à un moment donné, dans un espace à la fois sacré et dédié, appelé le psychomanteum ( conçu tout à la fois pour se relaxer dans la pénombre, susciter une légère modification de l’état de conscience et entraîner de ce fait et face à un miroir, certaines sensations et perceptions en lien avec toutes les images, souvenirs, pleurs, joies, tristesse, mais aussi des phénomènes psi, tels par exemple, une impression de présence, un parfum évoquant immédiatement le disparu, etc..
<<<<<Psychomanteum: Nous contacter>>>>>,
Pourquoi un accompagnement du deuil ?
Cette approche proposée par l’ICLP, peut vous aider à mieux appréhender et à surmonter une étape particulièrement difficile de votre vie en raison de cette perte notamment, lorsque le temps passant, elle est toujours vécue comme injuste, insurmontable, impensable, empêchant de continuer ou de retrouver son chemin existentiel .
Notre expérience de plus de 20 ans du psychomanteum a montré l’importance de cet accompagnement pour d’autres types de deuils : séparations qui s’éternisent, départs insurmontables, changements existentiels majeurs (départ à la retraite, perte d’emploi, etc..), syndrome Tanguy (deuil impossible de l’enfance).
L’on observe ainsi, à l’issue de cette journée, une transformation radicale des liens conscients mais surtout inconscients, à la personne disparue. La dimension douloureuse et invalidante d’un deuil impossible disparaît, laissant la place à de nouveaux aménagements.
L’on observe également, dans le cas des autres séparations ci-dessus évoquées, d’envisager et d’entreprendre sereinement les changements de vie jusque-là impensables.